Nommé chef de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) par le roi du Maroc Mohammed VI en 2007, et devenu directeur de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) le 15 mai 2015, le chef des renseignements marocains Abdellatif H. est accusé d’avoir torturé trois citoyens français et/ou marocains Adil L., Zakaria M. et Naâma A. entre 2008 et 2010, au centre secret de détention de Temara et dans le camp de protestation Gdeim Isik situé à Laayoune.
Le centre secret de Temara a été initialement créé pour servir de centre de détention clandestin à la Central Intelligence Agency (CIA), afin de procéder aux interrogatoires renforcés de personnes soupçonnées de terrorisme.
Torture à l’encontre d’Adil L.
Le 30 septembre 2008, Adil L. est arrêté à Tanger et est emmené à Temara où il aurait été torturé pendant trois jours. Transféré dans un autre centre à Larache, il aurait été violemment battu, humilié et contraint de signer un document en arabe, alors qu’il ne comprenait pas cette langue. C’est sur la base de ce document et des aveux obtenus sous la torture que Adil L. a été condamné à dix ans de prison pour trafic de stupéfiants. Il a été transféré en France en mai 2013.
Torture à l’encontre de Zakaria M.
Le 27 septembre 2010, Zakaria M., ciotyen franco-marocain, est arrêté à l’aéroport de Rabat, puis aurait été torturé pendant 4 jours dans le centre de Temara par les services de contre-espionnage marocain, sur ordre et en présence d’Abdellatif H. Après un procès jugé « inéquitable » par Human Rights Watch, il est condamné à 30 mois ferme.
Torture à l’encontre de Naâma A.
Le 7 novembre 2010, Naâma A., citoyen marocain, a été arrêté et torturé pendant plusieurs jours par les services de renseignement marocains, dirigés par Abdellatif H. Il aurait été forcé de signer des aveux obtenus sous la torture et a été condamné par un tribunal militaire marocain à 30 ans d’emprisonnement le 16 février 2013.
Amnesty International France rappelle que toute personne est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie.